Directeur du Levich Institute du City College de la City University of New York, Jeffrey Morris est lauréat d’une Chaire d’Attractivité IDEX de l’Université de Toulouse, portée par la Fédération de Recherche FERMaT.

Retour sur le projet NEMESIS – From the Nanoscale to Eulerian Modeling: Engineering and Science In Suspensions – avec Jeffrey Morris. 

 

Jeffrey, pourquoi avez-vu eu envie de participer à cette Chaire ?

Il y a environ deux ans et demi, j’ai rencontré Jacques Magnaudet, l’ancien directeur de l’IMFT et nous avons immédiatement pensé qu’il serait très intéressant de collaborer avec les laboratoires de la fédération de recherche FERMaT. Lors de ma participation à un colloque international sur la rhéologie en 2015, j’ai rencontré plusieurs chercheurs de la fédération et nous avons beaucoup discuté de nos travaux sur les colloïdes et sur les suspensions ainsi que sur nos intérêts communs, puis nous avons rédigé une proposition en mai 2015 dans la cadre de l’appel d’offres « chaires d’attractivité » de l’IDEX de Toulouse. Le but est d’apporter mon expertise de recherche, ici dans les différents laboratoires de Toulouse, où nous souhaitons développer une certaine synergie. Et puis cette chaire et ces collaborations sont aussi de bonnes opportunités pour de jeunes chercheurs.

Parlez-nous du projet NEMESIS.

Le projet est composé de 3 différentes parties qui s’articulent indépendamment : un premier volet sur les suspensions à l’échelle nanométrique ; un second sur l’assemblage directionnel des colloïdes par hydrodynamique et champ électrique ; puis un dernier volet sur les suspensions non-colloïdales.

L’idée principale est très simple : on considère des particules solides de différentes tailles (nanométrique jusqu’au grain de sable) dans un fluide. Nous nous demandons comment le fluide influence le mouvement de ces particules en fonction des conditions. Nous étudions l’influence de différents facteurs et établissons des statistiques. Tout est une question d’échelle : dans un mélange, il y a certes un grand nombre de particules, mais au final, on veut pouvoir décrire les propriétés du mélange lui même à une échelle plus importante, celle qui correspond à son application.

Pourriez-vous nous donner un exemple ?

J’aime beaucoup prendre l’exemple de la peinture qui est assez frappant. La peinture est composée d’énormément de petites particules et d’additifs. Le « problème » est d’arriver à faire adhérer ce mélange au pinceau, puis au mur. Et bien-sûr, que la peinture adhère au mur sans glisser au sol. Alors comment faire pour qu’elle s’accroche au support sans tomber ? C’est un exemple de que j’ai évoqué précédemment, appliquée au domaine du revêtement.

Vous avez indiqué que la Chaire propose des opportunités pour les jeunes chercheurs, quelles sont-elles ?

Et bien dans ce projet, nous nous engageons pour une collaboration de 4 ans et nous pensons recruter 8 doctorants et post-doctorants qui seront accueillis dans les laboratoires de la Fédération. Personnellement, je viendrai deux fois par an, j’accompagnerai le suivi des recherches et animerai des conférences.

En plus de l’opportunité scientifique, que pensez-vous de cette collaboration ?

Cette collaboration a quelque chose d’unique et c’est principalement ce qui m’a attiré. Le projet propose des collaborations sur des spécialisations uniques – systèmes biologiques au LISBP, nanoparticules et systèmes nanométriques au LGC, couplage hydrodynamique dans les fluides à l’IMFT. La Fédération FERMaT est une véritable aubaine puisque qu’elle concentre une communauté d’experts sur un même sujet mais avec des angles différents.

Un dernier mot ?

J’essaie d’apprendre tous les jours, de faire de nouvelles connaissances, de rencontrer et discuter pour enrichir mes sujets de recherche et cette Chaire est une réelle opportunité à la fois intéressante et enrichissante !